Alors que le Président de la République Emmanuel Macron entame le second semestre 2024 avec de nombreuses incertitudes, qu’il s’agisse de la situation politique et de la nomination du nouveau gouvernement ou du climat économique incertain.
Force est de constater que les Jeux Olympiques de Paris 2024 auront permis d’apporter une parenthèse euphorique dans une période troublée.
Réunis à l’occasion de l’université du MEDEF, les entrepreneurs français sont inquiets face à l’incertitude politique et aux éventuelles mesures économiques prises par le futur gouvernement.
Pour rassurer notre économie, la France a besoin de stabilité et l’urgence d’action au sommet de l’État pour pouvoir avancer.
Le gouvernement démissionnaire a partagé en cette rentrée des documents budgétaires avec les principaux responsables parlementaires. Une note du Trésor fait état d’un risque de dérapage du déficit à 5,6 % du PIB, bien supérieur aux 5,1 % visés dans le Projet de Loi de Finances 2024.
Les prévisions de recettes fiscales avaient déjà été abaissées de près de 30 milliards d’euros au printemps dernier pour atteindre les objectifs budgétaires. En raison de l’évolution de la composition de la croissance, moins favorable aux recettes fiscales, les prévisions pourraient ne pas être atteintes.
C’est une rentrée au pied levé pour le Parlement avec les travaux des Commissions des Finances au Sénat et à l’Assemblée Nationale sur le PLF 2025.
L’envoi des dernières données de Bercy . Les derniers chiffres de Bercy sur la réalisation du budget annuel en cours traduisent un nouveau dérapage, par rapport à la trajectoire budgétaire réactualisée au printemps. Nous assistons à une nouvelle aggravation du déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités territoriales). En l’absence d’économies significatives dans le cadre du PLF 2025, il pourrait se creuser à 6,2 % du PIB l’an prochain, au lieu des 4,1 % imaginés.
Une situation calamiteuse pour nos finances publiques
Pour l’an prochain, la direction générale du Trésor estime que le respect « a minima » des nouvelles règles européennes imposera un effort de « grande ampleur », de 30 milliards d’euros d’économies à placer dans le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.
C’est une note du Trésor particulièrement alarmiste, datée du 17 juillet, qui a mis le feu aux poudres. Les parlementaires se plaignent d’avoir reçu cette note que deux mois après sa rédaction. Cela ressemble à de la rétention d’informations et à un très grand mensonge d’État sur la réalité de la situation budgétaire de notre pays.
Des recettes en baisse , malgré les prévisions plus prudentes du printemps
Dans un courrier transmis aux parlementaires, le ministère de l’Économie et des Finances fait état de remontées inquiétantes de la part de ses services avec par exemple des recettes de TVA moins importantes que ses modélisations. Après « l’accident budgétaire » de 2023 dans l’évaluation des recettes (20 milliards d’euros ont manqué), nous nous retrouvons dans une situation bien plus périlleuse.
Sans surprise les prévisions du gouvernement ont été trop optimistes. Le gouvernement démissionnaire n’a plus les moyens d’action pour tenir les dépenses.
Le budget 2025 va constituer une épreuve
Le futur gouvernement devra contenir les dégâts pour l’année 2024. Après dix milliards d’économies par décret en février, Bruno Le Maire avait également précisé les économies qu’il restait à mener pour tenir le cap en juillet, notamment en matière crédits gelés.
L’effort s’annonce aussi considérable pour 2025, d’autant plus que la France, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, doit indiquer son plan d’action fin septembre à la Commission européenne. Bercy évoque même le scénario d’un déficit qui continuerait de se creuser, en l’absence d’économies suffisantes et de menaces sur la croissance.
Face à des enjeux considérables, l’absence de nouveau Premier ministre et d’une équipe apte à gouverner pleinement est encore plus problématique.
S’agissant des prévisions macroéconomiques, le gouvernement démissionnaire table désormais sur une croissance de 1,1 % en 2024, contre 1 % anticipé jusqu’ici, en raison d’un « acquis de croissance à mi-année 2024 plus élevé qu’anticipé et une prévision d’accélération de la croissance au 3e trimestre ». « Il revient au prochain gouvernement de modifier le cas échéant les éléments préparés, à la fois en matière de recette et de dépense », conclut le document.
Le prochain Premier ministre aura la lourde charge de devoir trouver environ 15 milliards d’économies ou de recettes fiscales pour tenir cet objectif.
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